Historique

L’historique du métier et de l’Union professionnelle en vidéo

Le premier organisme de conseil conjugal apparaît aux USA (Los Angeles) en 1930 : l’ « American Institute of Family Relations ». Il est suivi de « l’Office de Consultation Conjugale » en Suisse . D’autres organismes s’établissent en 1936 au Canada, en 1937 en Grande Bretagne, en 1946 en Belgique et en 1947 en France.

En Europe, le Conseil Conjugal et Familial s’est d’abord développé dans les pays anglo-saxons où la pratique du “counselling” est plus habituelle. C’est dans le contexte sociétal d’entre les deux guerres qu’un questionnement et une réflexion vont émerger et qu’un changement d’opinion publique se forme sur la sexualité, les relations de couple et les rôles traditionnels dans la famille. Il faut savoir que jusque là « la question du couple et de la famille n’en était pas une ».

En Belgique, à partir de 1937, dans le cadre des mouvements chrétiens engagés (l’« Action Catholique Engagée »), des prêtres et des laïcs sont confrontés aux problèmes de couple. Une équipe de rédacteurs de la revue « Les Feuilles Familiales » répond dans la rubrique « Entre Nous » aux questions posées par les lecteurs, notamment sur la vie de couple et le contrôle des naissances. Rappelons qu’à l’époque la pilule était inexistante et l’IVG interdite. Le chanoine de Locht est à la base de la création du premier “centre de consultations conjugales” : le centre Leman. Des mouvements laïques et des médecins émanant de l’ULB, soutenus par « le Droit Humain », sont parties prenantes dans la création du premier planning familial laïc : « La Famille Heureuse ». Les centres laïcs ont au départ une vocation exclusivement médicale, celle d’aider les femmes à trouver un moyen de contraception et d’interruption de grossesse non désirée.

Le personnel des centres de planning familial et des centres de consultations conjugales se rend vite compte que la bonne volonté ne suffit pas pour aider les femmes et les couples en difficulté. Des écoles de formation sont mises sur pied. Du côté chrétien : le CEFA et du côté laïc : La Famille Heureuse. Plus tard, une seconde école laïque est créée : le CAFRA, qui deviendra par la suite l’EFRA.

Les premiers formateurs de ces écoles sont des personnes de terrain, issues en partie des plannings familiaux dans lesquels elles se sont investies. Leur enseignement, riche de l’histoire des combats menés, s’adapte au fil du temps à une meilleure approche des problèmes divers rencontrés par les consultants. Les étudiants deviennent conseillers conjugaux après 4 ou 5 ans, forts de ces formations pratiques doublées d’une connaissance théorique. Ils n’hésitent pas par la suite à parfaire leurs connaissances en entamant des formations complémentaires en fonction de leurs affinités (analyse, systémique, sciences familiales et sexologiques,…).

Afin d’oeuvrer à la reconnaissance et au statut des conseillers conjugaux, l’Union Professionnelle des Conseillers Conjugaux et Familiaux, l’UPCCF (asbl) voit le jour le 24 janvier 1974.

Par le biais du conseil d’administration de la Ligue des Familles (pluraliste), les courants laïc et chrétien entament un dialogue avec un double objectif :

  • confronter leurs expériences et entreprendre ensemble la création de centres pluralistes dans l’espoir de dépasser les cloisonnements philosophiques paralysants. A l’époque, c’était un vrai défi à relever.
  • adopter une position commune vis-à-vis des pouvoirs publics en vue d’obtenir une reconnaissance officielle des centres.

Ces contacts aboutissent à la création d’un premier centre pluraliste familial à Uccle, en 1969, sous l’égide du CEFA (chrétien), de l’–FBCCC (fédération chrétienne), de la Famille Heureuse (laïque) et de la Ligue des Familles (pluraliste). Les expériences respectives des deux courants s’enrichissent mutuellement. Les chrétiens ont une longue expérience de l’aide aux couples en difficultés relationnelles, et les laïcs travaillent depuis longtemps, en collaboration avec les médecins, dans le domaine de la contraception et des situations de grossesse non désirée. La Ligue des Familles est garante du respect des différences et donc de la composition rigoureusement pluraliste des équipes.

Ces contacts aboutissent également sur le plan politique par l’Arrêté Royal du 3 avril 1970 relatif à l’agréation des « Centres de Consultations pré-matrimoniales, matrimoniales et familiales ». En 1995, un nouveau décret concernant l’attribution de subsides aux plannings familiaux est voté pour la région bruxelloise ; en 1997 pour la région wallonne. Les équipes devront être pluridisciplinaires, composées de psychologues, conseillers conjugaux, médecins, juristes et assistants sociaux.

Grâce à l’Union Professionnelle, les conseillers conjugaux de la région wallonne ne devront pas accomplir les 200 heures de formations complémentaires pour être agréés.

C’est encore l’Union Professionnelle qui discute avec le Secrétaire d’Etat Alain Hutchinson, en région bruxelloise, pour que les conseillers conjugaux soient subsidiés en A1 et que se crée une nouvelle formation de « conseiller conjugal gradué » en Promotion Sociale.

Depuis 2001, la formation de “conseiller conjugal et familial” est organisée en cours de Promotion Sociale niveau A1 (baccalauréat professionnalisant en un peu plus de 3 ans) et remplace les formations jusque là dispensées par les écoles privées. Trois écoles fonctionnent actuellement à Namur, Louvain-la-Neuve et Mons.

Dans la région de Bruxelles capitale, les conseillers conjugaux salariés travaillant en planning familial sont rémunérés au barème A1.

Actuellement, l’Union Professionnelle des Conseillers Conjugaux et Familiaux défend les intérêts des conseillers conjugaux et familiaux devant les Pouvoirs Publics ; elle a participé à la plate-forme de concertation en Santé Mentale et autres recours en annulation de la loi De Block.